Publié par : ToM | octobre 26, 2007

Quand la télé joue les agences immobilières internationales

Nos voisins à Saintes ? des Anglais pardi ! L’agence immobilière du coin de la rue ? English ! les offres sont rédigées exclusivement en Anglais.

Depuis plusieurs années, la Perfide Albion se venge de la résistance de La Rochelle (il y a quelques décennies), et investit tranquillement le Sud-Ouest de la France. Et ailleurs. La monnaie est l’espace Schengen de nos amis d’outre Manche.

L’immobilier, ici, a flambé : les statistiques financières sont pires que celles des Etats-Unis… qui connaissent pourtant une crise immobilière depuis plusieurs mois. Crise qui se ressent jusqu’ici, au Royaume-Unis, où la banque Nothern Rock est en pleine crise -on voyait il y a encore quelques semaines de longues files d’attentes de personnes voulant retirer leur argent au plus vite… on se serait cru en 1929-. Flambée de l’immobilier disais-je.

Nothern Rock2

Et ce qui marche pas mal à la télé ici, ce sont les émissions de télé-réalité du quotidien ; je veux dire, une équipe de télé qui suit des personnes ordinaires (d’où le terme « TV réalité ») pendant quelques jours sur divers sujets : les périgrinations des jardiniers qui tentent d’entrer à la Garden National Society, couple qui cherche à acheter une maison…

Et justement. Acheter une maison… quand les prix sont hauts, pas facile. Alors voici notre couple cinquantenaire qui suit le jeune-beau-intelligen animateur télé qui lui propose successivement 3 maisons qui rentrent normalement dans les critères des acheteurs. Mais aucune ne convient, comme pas hasard ! Notre petit couple embarque alors dans un avion… direction le Sud de l’Espagne. Là, une non moins charmante-belle-intelligente animatrice télé les accueille et fait rapidement visiter le coin. Climat idéal (là dessus ils sont pas difficiles), région pleine de charme, très traditionnelle… un petit paradis pour nos cinquantenaires qui pensent qu’il est tant d’investir.

Et les voilà tous les trois partis sur les routes de la région de Ronda (magnifique). Et là, c’est l’extase ! Pour un budget plus petit que le maximum -270 000 livres soit 335 000 euros -, ils arrivent dans une maison avec piscine, belle vue, bien plus grande que celles visitées précédemment… La maison fait très traditionnelle espagnole (couleurs jaunes, arches dans les pièces)… mais faut pas pousser mémée dans les orties : s’ils achètent, Madame enlèvera les « traditional features » qui ne lui plaisent pas (par exemple les rideaux sur les placars de la cuisine). Soyons ouverts d’esprit, mais restons British.

Et l’extase ultime parvient lorsque l’on parle des charges : rien ! trois fois rien ! Les impôts locaux ? de la rigolade ! On rigole au gorge déployée et on se réjouit déjà des achats supplémentaires qu’on va pouvoir faire ! Mais il reste encore deux maisons à visiter… qui promettent encore plus !

Et coupure pub. Je me suis arrêté là, ca m’a suffit.

On comprend mieux pourquoi tant d’Anglais ont l’idée d’aller acheter ailleurs…

J’ai trouvé cette mise en scène par la télévision irrespectueuse au possible des populations locales ; et l’attitude du couple cinquantenaire candide pour ne pas dire conne.

Avec une Livre très forte et un marché intérieur complètement fou, il est normal que les Anglais cherchent une issue. Pourquoi pas l’étranger ? Mais pas de cette manière. Pas avec cette façon de faire, si égo-centrée, si peu ouverte. Qu’ils commencent par apprendre une langue étrangère, ce sera le premier pas.

Heureusement, parallèlement à ce genre d’émissions, il y a des enquêtes journalistiques sur l’état du marché immobilier intérieur et sur les dérives si inquiétantes.


Laisser un commentaire

Catégories